La symbiose avec des champignons dits mycorhiziens pourrait sauver les baobabs de Madagascar. Des travaux qui s’inscrivent dans le cadre d’une collaboration franco-malgache.
Les majestueux baobabs malgaches ne feront pas mentir le proverbe de La Fontaine « On a souvent besoin d’un plus petit que soi». Ainsi des champignons microscopiques se trouvant dans le sol sont mobilisés par des chercheurs du Centre National de Recherche sur l’Environnement (Madagascar) et de l’IRD’ pour assurer la pérennité des populations de ces arbres. « La microflore du sol joue un rôle fondamental dans le développement des jeunes plantules d’arbres en améliorant leur nutrition minérale et hydrique ». rappelle Robin Duponnois, microbiologiste à l’IRD.Ainsi les plantes qui acceptent d’associer leurs racines à des champignons « mycorhiziens » bénéficient d’un coup de pouce très efficace. Cette association particulière est appelée symbiose mycorhizienne. Le plus petit des deux associés, ici le champignon, est alors appelé symbiote.
Dans le cas des baobabs, encore fallait-il définir quels champignons étaient en jeu. L’enquête menée dans trois sites et sur cinq espèces de baobabs- a permis de lever le doute. « Nous avons déterminé la structure des peuplements de champignons mycorhiziens associés à ces différentes espèces ». rapporte le chercheur.
Dans l’objectif d’optimiser la production de jeunes baobabs, deux méthodes ont ensuite été testées dans les pépinières forestières.
La première se base sur la collecte d’échantillons de symbiotes fongiques. Ceux-ci sont multipliés puis inoculés aux plants. L’opération améliore significativement leur croissance. Toutefois, la production de champignons prêts à être inoculés reste coûteuse, ce qui en limite l’intérêt.
D’où le recours à la seconde technique qui fait appel à l’utilisation de plantes accompagnatrices, appelées aussi plantes nurses. «Ces dernières 3 sont naturellement des agents multiplicateurs des champignons recherchés qui se répandent dans le sol et mycorhizent l’autre plante de la co-culture, le baobab», poursuit Robin Duponnois.
Les résultats en termes de développement des jeunes baobabs sont comparables à ceux obtenus par la première méthode. Tandis que l’inoculation massive par une seule souche fragilise les équilibres microbiens, les plantes nurses favorisent la multiplication de l’ensemble des champignons présents dans le sol, participant ainsi à sa diversité. En outre, cette seconde méthode est plus accessible aux plans technologique et financier.
Les scientifiques ont donc retenu ce protocole pour améliorer les performances des plantations de ces espèces emblématiques de la Grande Île. Face à la surexploitation des ressources forestières et à une faible régénération naturelle des populations, les partenaires malgaches peuvent compter sur leur allié microscopique pour relever le défi……
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